-bébé, réveille toi
elle ouvre un oeil, tente de se lever, son corps n’est plus qu’une blessure.
elle se tient enfin debout, gémit sous l’effet de la douleur.
d’un regard bref et trouble elle analyse la pièce: sombre, le sol en pierre, de hauts plafonds.
une musique gothique en fond sonore ne couvre pas les gémissements et les cris qu’elle arrive a entendre
elle n’a jamais eu autant de mal a refaire surface
des corps, partout, a même le sol, sur la table de métal, sur les tapis
des corps enlacés, des corps fouettés, des corps couverts de blessures
elle les enjambe, se forge un chemin parmi cet amas de chair
elles s’arrête quelques instant devant ce couple lesbien en transe
leurs langues s’emmêlent, seins contre seins , leurs mains se fouillant maladroitement
elle se détourne pour faire face a ce qui ressemble a une croix de st-andré, elle admire le corps parfait attaché dessus
une taille de guêpe, des seins d’une rondeur absolue, des jambes longilignes, et un pénis…
elle regarde ces hommes et ces femmes affères a lui déguster le sexe, tels des assoiffés
-ça te tente?
la main posée sur son épaule la fait sursauter
-non.. murmure t-elle
elle continue son trajet, s’arrête devant un miroir antique, se dévisage
les traits tirés, le rimmel dégoulinant sur les joues
ses cuissardes laisse apparaitre le haut de ses bas déchirés
elle se demande ou sont passé ses sous-vêtement
les traces sur ses seins et qu’elle devine dans son dos, lui indique les causes de ses douleurs au réveil
flash back
elle se souvient de la femme imposante, le martinet de lanières de cuir a la main
elle se souvient de sa propre jouissance sous les coups qui pleuvaient
-salope murmure t-elle
elle trébuche
elle avait a peine vue la chaise
l’homme attaché dessus, les jambes largement écartées, frissonne de plaisir, un plug de métal enfoncé entre les fesses
et deux ombres masquées s’affairent a le faire jouir, jouant avec leur jouet et leurs bouches
hommes ou femmes, peu importe
elle remarque au fond de la pièce, une porte en bois vieilli
elle s’avance vers elle
au fond d’elle, elle sait que personne ne la remarque, ne la voit
la main sur la poignée, elle hésite, oh pas longtemps
elle pénètre dans un couloir très sombre, seule une lumière au bout,émanant d’un chandelier lui indique la seconde porte
l’odeur d’encens lui tourne la tète
elle revient sur ses pas, mais impossible de rouvrir la première porte
piégée
elle avance vers la seconde, l’ouvre
une pièce, canapé recouvert de satin rouge, des bougies un peu partout, exclusivement noires
et une vitre, immense, derrière un couple s’affaire sur un lit baldaquin, l’homme prenant une sublime femme en levrette face a ce qui pour eux est un miroir
il sourit a son reflet
l’a t il vue?
– plaisant spectacle n’est ce pas?
elle trésaille, son cur en ébullition
un homme se tient derrière elle, grand, brun, les yeux d’un noir si profond qu’elle en a jamais vus de pareils
il est en costume, magnifique , un anachronisme parmi toutes les scènes qu’elle venait de voir
il enlève sa veste et lui passe sur ses épaules, mais déjà elle n’a plus froid
elle voudrait lui poser mille et une questions, mais rien ne sort de sa bouche
il prend sa main et l’invite a s’asseoir sur le canapé, ce qu’elle fait dans un cri de douleur qu’elle ne peut retenir
-ils n’ont pas été tendres on dirait
sa voix est douce, sensuelle
elle est hypnotisée, et c’est le plus naturellement du monde qu’elle se laisse allongée
il lui aspire doucement le bout des seins, la mordillant
elle ne ressent plus aucune douleur et se laisse transportée vers le plaisir
il descend sur son sexe qu’il caresse du bout de sa langue, la pénétrant de ses doigts longs et fins
il est nu, et elle ne se pose pas la question, alors qu’un instant plus tôt il était encore dans son smoking
il mordille son cou, ses oreilles
viens lui sucer la langue
d’un coup sec, il la pénètre, elle crie, mais de plaisir
elle a chaud, très chaud
il entame des vas et vient de plus en plus rapides, lui murmure des choses incompréhensibles
elle a la tête qui tourne, s’évanouit….
c’est la pluie qui l’a réveillée
ou la lumière du lampadaire, violente
elle s’agenouille, un mal de ventre violent
le souvenir de l’homme mystérieux lui revient en mémoire
qui était il?
l’écorchure sur son ventre en forme de pentacle lui donne une idée…une petite idée
mais l’aube arrive..