elle savait qu’ils n’auraient jamais baisé ensemble
c’est sur cette pensée qu’elle s’éveille, la tête enfouie dans l’oreiller.
ses tempes lui rappellent que encore une fois elle a abusé hier soir, qu’elle ne sait plus comment elle est passée de la cuvette des chiottes à son lit
un goût de vieille gerbe lui colle à la gorge
elle s’étire puis soupire
ils ne baiseront jamais ensemble, c’est trop compliqué
elle se lève et se glisse sous la douche
l’eau lui brûle les épaules, la nuque, le dos
la pisse de sang mêlée qui lui coule le long des cuisses, lui rappelle comme elle est femme
comme elle est faible devant ses sentiments, face à la réalité, tout est si compliqué.
la veille au téléphone il lui a expliqué que non, il n’y aura jamais rien entre eux, car il est fidèle
quand elle a raccroché, elle est sortie de chez elle, a écumé les troquets de la ville
elle a échangé des clins d’il avec des types qui respiraient la défaite
elle a échangé des baisers avec des mecs parfumés au whisky de basse qualité
elle a écarté les jambes, dieu seul sait pour qui
elle ne sait même plus si elle a mise une capote
elle tremble sous sa douche en y repensant, tout en bénissant son trou de mémoire
elle en a marre des souvenirs nauséabonds, qui lui reviennent comme des coups de fouets dans la tronche
elle le veut, lui, et elle ne peut pas l’avoir
parce qu’elle n’a jamais ce qu’elle désire
parce qu’il est fidèle, parce que lui c’est un gars bien il parait
et les gars bien, justement ce n’est pas pour elle
elle sort de la douche et enfile son peignoir.
la douceur lui fait du bien, à sa peau, à son moral
on sonne à la porte, elle sursaute
merde le facteur sûrement
elle ferme le peignoir sur elle, et ouvre la porte de son studio
c’est lui, ho pas le facteur, non .. c’est lui
celui avec qui elle ne baisera jamais
il lui dit vite, trop vite, qu’il l’a appelé cette nuit des dizaines de fois
qu’il était inquiet
mais justement son portable, elle l’avait claqué dans le mur, de colère, de dépit, elle ne savait plus trop
en tout cas , il voulait la joindre, c’était déjà ça
il lui fait des excuses, qu’il s’est comporté comme un goujat
elle l’écoute d’une oreille, regardant du coin de l’il le cadavre de son portable dans un coin et celui d’une bouteille de vodka
elle réfléchît en se demandant comment cette bouteille pouvait être arrivée là
et son mal de tempes revient, tambourine
‘tu m’écoutes pas là’
elle se fige et le regarde, non elle ne l’écoute plus
‘je te demande de m’excuser et tu reste plantée là a me regarder comme si j’étais une apparition’
elle souhaite qu’il ne soit pas là, qu’il ne parle pas
elle hait cette confusion en elle
il prend son visage dans ses mains, et l’embrasse doucement du bout des lèvres
elle murmure que la veille il lui a dit qu’il n’y aurait rien entre eux
il ne répond pas, lui ouvre son peignoir, le fait glisser a terre
il l’enserre de ses bras, l’embrasse dans le cou
elle est nue et s’abandonne a l’homme qu’elle a toujours désiré
il l’allonge sur le lit, la caresse, et l’embrasse
sa bouche passe de ses épaules a ses seins, s’attardent, et descendent vers son ventre
il se déshabille en même temps maladroitement
il lèche son nombril puis descend sur son sexe
elle le repousse doucement en lui murmurant un non gêné
il sourit et remonte vers ses seins, il les lèche , en fait durcir les pointes qu’il suçote adroitement
il lui murmure qu’il l’aime, qu’elle le rend fou
elle lui caresse le sexe, le branle doucement, puis décide de le prendre en bouche
elle le fixe dans les yeux en le suçant
sa langue joue avec son gland, le contourne , le taquine
puis sa bouche l’aspire quasiment entièrement, les vas et vient se fond rapides, profonds
jamais elle ne quitte son regard
les yeux a demi-clos, il gémit et lui murmure des encore
sa langue joue, caresse la queue qui lui est offerte, elle le lèche et le suce en alternance
elle sent qu’il va bientôt jouir et accélère la cadence
elle tient fermement son sexe et les premiers jets viennent s’écraser sur son visage
le sperme inonde ses lèvres, elle le récupère du bout de sa langue
elle le regarde toujours, ses yeux brillent de plaisir
qu’est ce que c’est beau un homme qui jouit
il prends son visage dans ses mains et admire son œuvre
‘je t’aime bébé’
elle ne répond pas
elle se lève et se dirige dans la salle de bain, ou elle se nettoie, puis enfile son jeans et son tee shirt un peu trop grand
elle sait qu’elle n’est pas faite pour lui
il lui crie qu’il ne regrette pas, d’une pièce a l’autre, qu’il est fou d’elle
elle sourit
ils ont presque baisé finalement
il est entrain de se rhabiller
elle le trouve trop classe, super beau
elle part dans un fou rire
il la regarde, et elle lui dit avec son plus charmant sourire:
‘casse toi’